Décision obtenue par le cabinet – inaptitude, procédure de mise à la retraite pour invalidité : condamnation de l’administration à réparer le préjudice subi par un agent en raison de la durée excessive de la procédure ayant conduit à sa mise à la retraite pour invalidité.

 

Condamnation de l’administration à raison de la longueur excessive de la procédure

Par un jugement n°2000774 du 1 mars 2022, consultable ici, le tribunal administratif d’Amiens a condamné l’administration à réparer le préjudice subi par un agent en raison de l’absence de mise en œuvre dans un délai raisonnable de la procédure de mise à la retraite pour invalidité.

Cet agent était professeur des écoles et avait été reconnu inapte de façon totale et définitive à l’exercice de toutes fonctions.

Par un arrêté du 14 octobre 2019, l’administration a admis l’agent, sur sa demande, à la retraite pour invalidité.

Le 20 décembre 2019, l’agent a formé une demande indemnitaire préalable, rejetée implicitement, tendant à la réparation des préjudices qu’il estimait avoir subis en raison de la durée excessive de la procédure de mise à la retraite.

 

L’administration doit mener à bien la procédure de mise à la retraite dans un délai raisonnable

Lorsqu’un agent a été reconnu définitivement inapte à l’exercice de toutes fonctions, il appartient à l’administration de mener à bien, dans un délai raisonnable, la procédure de mise à la retraite pour invalidité, tout en accomplissant les formalités nécessaires à la liquidation de sa pension (CE, 09/11/2018, n°414376).

 

La durée excessive de la procédure de mise à la retraite constitue une faute de l’administration

L’absence de diligence de l’employeur dans la conduite de la procédure constitue une faute de nature à engager sa responsabilité.

En l’espèce, il résultait de l’instruction que le délai de seize mois dans lequel son dossier a été instruit par l’administration présentait, apprécié globalement, un caractère excessif et révélait, dans les circonstances de l’espèce, un retard fautif dans son traitement de nature à engager la responsabilité de l’administration.

Sur la base d’une argumentation convaincante reprise par le tribunal, l’agent a sollicité et obtenu la condamnation de l’administration à réparer le préjudice subi.

 

Dans quelle position doit être placé l’agent durant la procédure de mise à la retraite pour invalidité ?

Deux hypothèses doivent être distinguées, selon que l’agent reconnu définitivement inapte à l’exercice de tout emploi est placé ou non en congé pour invalidité temporaire imputable au service (CITIS) au moment de l’engagement de la procédure :

  • L’agent placé CITIS doit être maintenu dans cette position à plein traitement jusqu’à sa mise à la retraite ;
  • L’agent ne bénéficiant pas d’un CITIS et ayant épuisé ses droits statutaires à congé de maladie doit être placé en disponibilité d’office à demi-traitement dans l’attente de sa mise à la retraite avec le bénéfice ; ce demi-traitement reste acquis à l’agent alors même que celui-ci a, par la suite, été admis rétroactivement à la retraite.

 

L’accompagnement d’un avocat lors d’une procédure de mise à la retraite pour invalidité

Vous faire accompagner par un avocat en droit de la fonction publique vous permet de faire valoir efficacement vos droits.

Pour plus de renseignements, vous pouvez contacter le cabinet.